Des dirigeants africains et européens sont en conclave, les 2 et 3 avril 2014, à Bruxelles la capitale de l'Europe pour définir de nouvelles perspectives dans leur partenariat.
La 4e rencontre du genre, se tient sur le thème : « Investir dans les personnes, pour la paix et la prospérité ». Le président du Faso, Blaise Compaoré participe aux réflexions.
L'Afrique et l'Union européenne (UE) ont décidé de renouveler leurs vœux de fidélité dans la coopération qu'elles entretiennent.
Cela se passe à Bruxelles, en Belgique, au 4e Sommet qui réunit des dirigeants des deux continents, dont le président du Faso, Blaise Compaoré, les 2 et 3 avril 2014.
La nouvelle orientation que le « Berceau de l'humanité » et le « Vieux continent » veulent donner à leur union se veut être d'égal à égal, comme le définit leur « Stratégie commune », adoptée au 2e Sommet, tenu en 2007 à Lisbonne, au Portugal (Ndlr : le 1er a eu lieu en 2000 au Caire, en Egypte et l'avant-dernier en 2010, à Tripoli en Libye).
Trois axes prioritaires servent désormais de guide aux investissements du couple : les populations, la prospérité et la paix.
A la cérémonie d'ouverture de la présente rencontre de haut niveau, les différents intervenants ont essayé de remonter le chemin parcouru par cette « union ».
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a salué la mobilisation du jour des dirigeants africains et européens (plus de la soixantaine) qui témoigne, selon lui, de l'intérêt que les deux parties vouent à leurs relations « particulières et dynamiques ».
L'Afrique et l'Europe semblent tirer profit de leur partenariat. Les chiffres avancés par le président de la Commission de l'UE, José Manuel Barroso, confortent cette thèse soutenue également par le président en exercice de l'Union africaine, le chef de l'Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Selon Barroso, cette volonté de regarder dans la même direction a produit des résultats tangibles vers un développement économique durable et soutenable qui offrira des opportunités et du bien-être aux citoyens des deux continents.
Au plan humain, on peut retenir que grâce à l'aide de l'UE, près de 3 millions et demi d'Africains ont pu bénéficier d'une formation technique et professionnelle, entre 2007 et 2013.
En matière d'énergie, de santé, de promotion de la démocratie et des droits humains, de résilience aux changements climatiques, les appuis européens ont été égrenés.
Il est également ressorti que la mobilité accrue entre l'Afrique et l'Europe reste capitale, du fait des envois de fonds effectués par les travailleurs migrants.
Du Sommet de Lisbonne à 2012, le total de ces envois a été estimé à plus de 60 milliards de dollars US (plus de 30 000 milliards de F CFA).
Dans le domaine du commerce et des échanges d'investissements entre les deux parties, José Manuel Barroso a soutenu que l'Europe demeure le plus grand partenaire de développement de l'Afrique.
A l'écouter, sur la période 2007-2013, l'UE a dirigé 40% de son aide publique au développement vers son partenaire africain, soit 140 milliards d'euros (plus de 91 000 milliards de F CFA).
Une constance que l'Europe entend maintenir, sur la période 2014-2020, en dépit de la crise financière que vivent certains de ses pays membres.
La promotion de la paix et de la sécurité fait également partie des priorités dans le partenariat Afrique-UE. La contribution dans ce domaine dépasse le milliard de dollars, selon les chiffres de la partie européenne.
Le bilan prometteur dressé à l'ouverture du Sommet de Bruxelles, n'a pas ignoré les défis « encore colossaux » qui se présentent à chacun des continents, mais aussi au plan transcontinental. L'Europe doit faire face à ses difficultés économico-financières, au chômage des jeunes et à sa crise en Ukraine.
L'Afrique aussi vise une bonne croissance économique, une meilleure intégration, la pacification de ses foyers de tension, etc.
L'immigration, les changements climatiques, le terrorisme... concernent tous les deux. C'est ensemble qu'ils ont convenu de trouver des réponses à ces équations.
A cet effet, les réflexions des dirigeants vont se focaliser sur la recherche de moyens de promotion du capital humain par l'éducation et la formation, surtout au profit des jeunes et des femmes.
Cela, ont-ils estimé, va permettre de renforcer les compétences et les connaissances des populations afin d'améliorer leur chance d'intégration socioprofessionnelle.
Les gouvernants des deux continents sont invités à proposer, à l'issue des 48h de discussion, des termes de partenariat devant stimuler et rendre plus efficaces les investissements, dans l'optique de favoriser une croissance durable et inclusive.
Le duo franco-allemand se distingue
L'option est de parvenir à réduire les frustrations, et conséquemment, prévenir les crises.
Des recettes pour préserver la paix, préalable au développement humain et à la sécurité des personnes, sont également attendues du Justus Lipsius, siège principal du Conseil de l'Union européenne à Bruxelles, où se tient le huis-clos. Les deux parties du monde sont en réalité à la recherche d'un nouvel ordre de partenariat.
Une dynamique reconnue et encouragée par le duo franco-allemand. En effet, François Hollande et Angela Merkel ont déclaré, au cours d'une conférence de presse qu'ils ont coanimée, à l'issue de la session d'ouverture, leur volonté commune de conduire la locomotive de l'alliance africano-européenne.
« Notre amitié qui se déploie déjà en Europe va se transporter en Afrique », a confié, en substance le président français. François Hollande s'est dit porteur d'un message de paix et de solidarité en vue de l'amélioration de la condition humaine.
La France et l'Allemagne, a-t-il assuré, sont disposées à partager leur technologie, leur savoir-faire, leurs forces pour aider le continent africain à relever ses défis. L'Afrique paraissant à ses yeux, comme un continent d'avenir qui mérite de jouir dignement de ses potentialités.
D'ores et déjà, comme pour joindre l'acte aux intentions, l'Europe a lancé, la veille de l'ouverture du Sommet, une opération militaire pour contribuer au retour de la paix en Centrafrique.
Baptisée l'EUFOR RCA, l'opération se déploiera prioritairement pour sécuriser Bangui, la capitale, et son aéroport. 1000 soldats européens, sous le commandement du général de division, Philippe Pontiès, seront sur le terrain d'ici à fin mai, a-t-on appris.
Selon un communiqué de presse, les coûts estimatifs sont de 25, 9 millions d'euros (près de 17 milliards de F CFA) pour la phase préparatoire et un mandat pouvant aller à six mois.
Aussi, une réunion spéciale s'est invitée sur la Centrafrique. Cette réunion a, une fois de plus, mis en exergue l'engagement conjoint de l'Afrique et de l'UE d'éviter à ce pays, l'explosion et le ramener sur le chemin de la paix.
Source: SIDWAYA